Anvers, le 14 septembre 2016. L’équipement mobile ne serait pas où il en est aujourd’hui sans ce métal léger, le lithium. Les téléphones intelligents et les caméras, mais aussi les automobiles électriques et même les réseaux électriques seraient incapables de fonctionner sans les piles et les batteries au lithium-ion. C’est pour cette raison que ces piles et batteries puissantes sont promises à un avenir radieux. La demande en téléphones mobiles produira à elle seule une hausse de la demande de six pour cent en moyenne jusqu’en 2025, selon les experts.
En revanche, pour l’industrie du recyclage, la question en suspens est celle des exigences et des possibilités liées à cette croissance. Le recyclage des piles et des batteries au lithium-ion a donc été un des principaux thèmes de l’International Battery Recycling Congress (ICBR) 2016, le Congrès international du recyclage des piles et des batteries, qui s’est tenu cette année à Anvers, en Belgique, où environ 200 représentants de l’industrie ont débattu pendant trois jours des diverses facettes de leurs activités.
Alain Vassart, secrétaire général de l’European Battery Recycling Association (EBRA), a été l’un des conférenciers, au nombre supérieur à 20 au total. Selon lui, plusieurs conditions doivent encore être réunies afin de pouvoir établir une boucle de recyclage pour le lithium, dont un flux de matières constant et suffisant, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à présent. De plus, les divers processus de recyclage, actuellement encore au stade des essais, doivent devenir économiquement viables pour être compétitifs. Enfin, le prix du lithium doit se stabiliser à un haut niveau pendant une période suffisamment longue pour justifier des investissements dans les processus de recyclage correspondants. Or, pour l’instant, ces conditions ne sont pas encore remplies.
M. Vassart a donc mis en garde l’industrie du recyclage contre des attentes excessives — malgré toutes les prévisions de hausse pour les piles et les batteries au lithium-ion. À court terme, on ne peut pas s’attendre à ce que le recyclage des piles et des batteries au lithium produise d’importants volumes de lithium. D’une manière générale, le lithium représente moins de trois pour cent du contenu de ces types de piles et de batteries, y compris des batteries automobiles. M. Vassart a souligné que, même si les prévisions optimistes du marché s’avèrent correctes, le recyclage du lithium ne pourra contribuer que de manière marginale à l’approvisionnement en lithium du marché de la fabrication des piles et des batteries.
Adam McCarthy, directeur des affaires gouvernementales européennes chez Albemarle, a indiqué que l’Europe utilise d’importantes quantités de piles et de batteries au lithium, mais qu’elle ne produit pas de sel de lithium. « On peut donc s’interroger sur les attentes générales du marché pour le lithium », a-t-il déclaré à la conférence de presse. Il prévoit la poursuite de la hausse de la demande en lithium, principalement provoquée par le marché de l’électromobilité.
Bien que l’approvisionnement en sel de lithium soit actuellement insuffisant, M. McCarthy s’attend à son augmentation, ce qui rejaillira sur les prix. « Au total, cela signifie plus de lithium pour un plus grand nombre de piles et de batteries en circulation. » Malgré leur forte mobilisation pour rendre l’économie plus circulaire, tous les acteurs du marché doivent tenir compte de l’impact des matières premières sur les prix, comme l’économie circulaire doit être rentable pour chaque secteur et ajouter une valeur sociale, économique et environnementale.
À l’heure actuelle, le recyclage des piles et des batteries au lithium est encore embryonnaire, à quelques exceptions près, et pas encore véritablement économique, a-t-il conclu. « On admet cependant généralement que les tout derniers processus de recyclage seront un composant essentiel de la révolution de l’électromobilité et que leur développement se poursuivra. »
La question de la sécurité du transport a été également examinée de près pendant la conférence. En règle générale, le transport des batteries automobiles au lithium-ion ne constitue pas un risque élevé. On peut même calculer exactement et minimiser le risque posé par le transport des piles et des batteries endommagées grâce à l’utilisation d’emballages adaptés, a expliqué Fabian-Alexander Polonius, Ph. D., conseiller en sécurité des matières dangereuses chez le constructeur automobile Daimler, qui a présenté un ensemble de mesures visant à minimiser ce risque.
Par conséquent, au moment de leur enregistrement, il faut d’abord déterminer si chaque pile et chaque batterie est véritablement au lithium-ion. L’étape suivante est celle de leur évaluation pour avoir si elle peut être transportée en toute sécurité. La troisième tâche consiste à vérifier si un test a établi sa conformité à la réglementation des Nations Unies et si sa fabrication est conforme aux exigences applicables en matière de qualité. Enfin, la sélection du mode de transport approprié peut également jouer un rôle clé.
Un processus transparent et normalisé constitue véritablement un critère déterminant à respecter pour assurer la sécurité de la manutention des piles et des batteries au lithium-ion qui doit être mis en œuvre systématiquement par un personnel bien formé, a souligné cet expert en matières dangereuses. Si cet ensemble de mesures est appliqué à la lettre et si un type d’emballage approprié est sélectionné, on peut transporter ces piles de manière sécuritaire et sans risque inutile.
À propos d’ICM
ICM AG est un organisateur de congrès de premier plan à l’échelle internationale, spécialisé dans le domaine du recyclage. Dans quatre congrès au total chaque année, ICM traite les grandes questions qui affectent l’économie circulaire, dont principalement le recyclage des produits électriques et électroniques, des véhicules en fin de vie et des piles et batteries. Ces congrès se tiennent à tour de rôle dans divers pays européens, nord-américains et en Asie. Vous trouverez un aperçu des prochains congrès à l’adresse www.icm.ch.
SEP